Notre projet pédagogique et les méthodes d’apprentissage dans nos micro-crèches

méthodes pédagogiques tournées vers l’expérience sensorielle

Notre réseau de micro-crèches repose sur un projet pédagogique réfléchi : pour nous, l’accueil des bébés et des enfants est indissociable de bonnes pratiques propices à leur éveil, leur socialisation, le développement de leur autonomie ainsi que l’accompagnement de leur développement cognitif. Si nous ne revendiquons aucune « méthode » théorique en particulier, nous avons élaboré notre propre approche en prenant appui sur des pédagogies reconnues.

1. Nos méthodes pédagogiques de référence et ce que nous en retenons

La méthode Montessori : de quoi s’agit-il ?

Élaborée par Maria Montessori, médecin et pédagogue italienne du début du XXe siècle, la pédagogie Montessori, c’est d’abord la réunion des bonnes conditions de l’éveil et de l’apprentissage. L’environnement dans lequel l’enfant est accueilli est soigneusement étudié, de même que l’attitude de l’éducateur et sa posture vis à vis des enfants dont il a la charge. L’utilisation d’un matériel pédagogique spécialement conçu vient compléter les pré-requis nécessaires. Pour Maria Montessori « éduquer, ça n’est pas dresser » : l’enfant doit rester libre de choisir ses activités et la durée pendant laquelle il s’y consacre, dans le respect de son rythme individuel. Il est invité à se perfectionner dans ses activités plutôt qu’à être confronté à ce qui est « juste » ou « erroné ». Les activités individuelles sont privilégiées pour que l’apprentissage se fasse par l’expérience, que l’enfant comprenne par l’utilisation de son instinct et de ses cinq sens.

méthodes pédagogiques tournées vers l’expérience sensorielle
Des activités qui permettent l’expression individuelle libre et le recours aux cinq sens sont privilégiées © Les Nouvelles Crèches

Sont clés :
• la liberté individuelle
• l’autodiscipline via la compréhension et la correction personnelle de ses erreurs
• le respect de chaque enfant et des rythmes qui lui sont propres
• l’apprentissage empirique et sensoriel, la transmission de l’envie d’apprendre plutôt que des savoirs eux-mêmes directement
• l’intervention « en périphérie » des accueillants (agir sur l’environnement plutôt que sur l’enfant lui-même pour ajuster un comportement, donner l’exemple plutôt que de réprimander etc).

Pour en savoir plus sur Montessori :
La pédagogie Montessori, c’est quoi – Anne-Laure Vaineau, Psychologies magazine – décembre 2019

La pédagogie Loczy/Pikler

Ici aussi, une femme est à l’origine de la formalisation de cette méthode pédagogique née en Hongrie. Emmi Pikler créée l’institut Loczy dans la première moitié du XXe siècle, et appuie ses recommandations sur la reconnaissance des compétences innées du nouveau-né et sur la prise en compte de ses besoins fondamentaux.

• Le concept de « motricité libre » est pour elle essentiel : c’est en bougeant qu’un tout-petit « pense », puisque c’est ainsi qu’il découvre et décrypte son environnement. Elle recommande de ne pas entraver les mouvements naturels des bébés et de ne pas chercher à stimuler leurs mouvements à tout prix. Son environnement humain et matériel doit susciter son intérêt et l’inciter à agir. La manipulation d’objets adaptés et riches d’expériences est clé dans cette démarche pour accompagner le développement psychomoteur de l’enfant. On recherche la qualité du geste, plus que la rapidité d’acquisition de celui-ci.

la motricité libre, fondement de la pédagogie Loczy Pikler
Appréhender de nouveaux gestes librement et à son rythme © Les Nouvelles Crèches

• La notion de « référence » est un autre des piliers de la pédagogie Pikler. On considère que le bébé a besoin de pouvoir compter sur des référents et sur une organisation prévisible et rassurante pour l’aider à gérer l’absence de ses parents. Chez Les Nouvelles Crèches, plutôt que d’attribuer un seul adulte référent à un enfant et ainsi risquer de se priver de l’apport d’une équipe complémentaire pour la socialisation de l’enfant, nous aimons parler de « référence ouverte ». C’est toute l’équipe et l’environnement qui s’adaptent à chaque enfant et à son rythme, de façon à lui proposer un cadre prévisible et sécurisant quel que soit l’adulte et le moment auquel il est confronté au cours de sa journée.

• Enfin la socialisation selon Pikler se fait en deux temps :
Avant 3 ans, il est important pour l’enfant de développer son identité personnelle, de se connaître, de se distinguer des autres. Les interactions avec les adultes l’aident à construire cette socialisation « primaire ».
Au-delà de cet âge, les relations que l’enfant construira avec les autres seront mimétiques des relations qu’il aura vécues avec les adultes dans la phase précédente. D’où l’importance accrue accordé aux premières années du bébé dans cette méthode !

Pour en savoir plus sur l’approche Pikler Loczy :
10 idées reçues sur l’approche Pikler-Loczy – Catherine Lelièvre, Les pros de la petite enfance, janvier 2019

L’importance de la verbalisation en crèche

Des études récentes ont montré que les bébés, avant même qu’ils ne sachent parler, peuvent comprendre certains degrés du langage dès leur naissance et sont capables de s’exprimer au travers de leur langage non-verbal. On sait aussi que la construction du cerveau des nouveaux-nés passe par l’interaction avec ses semblables : les gestes, le son de la voix, le regard… Enfin, la période de 0 à 3 ans est clé dans la formation du langage. Entendre et comprendre un langage riche dans des situations variées active positivement les régions du cerveau concernées.

Ainsi, les professionnels de la petite enfance sont-ils désormais nombreux à intégrer à leur pratique quotidienne ce que l’on appelle « la verbalisation », c’est à dire le fait de parler au bébé, de lui annoncer ce qui va se passer, de lui expliquer les situations. L’enfant est également incité à exprimer ses émotions, pour les reconnaître, les apprivoiser, les légitimer et leur réserver enfin une juste place dans la relation aux autres qu’il construit à la crèche.

Cette pratique est un travail réfléchi, qui permet de renforcer le sentiment de sécurité des bébés ainsi que leur estime d’eux-mêmes. En s’adressant à lui, on l’aide à prendre conscience de lui-même et à intégrer son individualité, son unicité.

L’apport des neurosciences cognitives aux méthodes d’apprentissage en crèche

Ces dernières années ont permis aux scientifiques de comprendre plus en finesse le fonctionnement du cerveau humain. Ce savoir permet de travailler sur les processus liés à l’apprentissage lors des différentes phases de développement du cerveau, et l’ont sait désormais que l’apprentissage repose sur quatre piliers cérébraux :

  • l’attention
  • l’engagement actif : l’implication et l’action comme base de l’apprentissage
  • l’erreur, indispensable pour progresser
  • la consolidation : une connexion synaptique régulièrement sollicitée se renforce, et les temps de repos sont importants pour fixer les acquis et les nouvelles idées.

Ce travail scientifique vient apporter des « preuves » du bien-fondé de méthodes pédagogiques jusque là basées essentiellement sur des observations et des intuitions, telles celles de Maria Montessori ou Emmi Pikler. Il apporte une base solide aux pédagogues désireux de comprendre aux mieux comment soutenir l’enfant dans ses découvertes et ses progrès au quotidien.

Pour en savoir plus sur les neurosciences cognitives :
Sur Arte : les neurosciences , nouveaux piliers de l’enseignement ? – Marc Belpois, Télérama – Septembre 2016

Pour le projet des Nouvelles Crèches, nous retenons de ces différentes approches principalement :

  • la liberté, le choix laissé à l’enfant, le plaisir
  • l’approche dynamique, active, empirique de l’acquisition des savoirs
  • la bienveillance, l’empathie
  • l’importance de la communication
  • le développement individuel privilégié dans les premières années
  • l’exemple, l’explication, plutôt que la consigne autoritaire

2. Les trois valeurs fondatrices de notre projet pédagogique

Forts de l’étude de ces différentes approches pédagogiques, nous avons structuré notre projet autour de trois valeurs qui sont déclinés à tous les niveaux (équipe, activités des enfants…) dans le quotidien de nos micro-crèches.

La sécurité

Qui dit « sécurité » pense d’abord à la sécurité physique : chaque équipement, chaque mobilier, chaque jouet est chez nous pensé pour limiter les risques pour l’intégrité physique de l’enfant. Nos micro-crèches sont aussi sécurisées, et l’accès y est contrôlé. Cela vaut aussi pour l’hygiène, notion incluse dans chaque moment du quotidien.

Mais la notion de « sécurité » désigne aussi pour nous quelque chose de bien plus vaste : on pense à la sécurité affective et psychologique des enfants. Être séparé de ses parents et du lieu de vie que l’on connaît peut-être une épreuve déstabilisante pour les enfants. Nous en sommes conscients et nous mettons tout en place pour donner des repères et un cadre rassurant. Comment ? En personnalisant autant que possible l’accueil de chacun et en apportant des réponses individuelles aux besoins de chaque enfant. Chez nous, les consignes sont clairement formulées et expliquées. L’enfant dispose d’espaces qui lui sont réservés : son lit, sa place à table, son casier pour ses affaires. Nous sommes convaincus que la sécurité affective est la condition sine qua none de l’ouverture aux autres et au monde.

Alt : nos micro-crèches à Paris à un tarif avantageux
Dans nos micro-crèches, un environnement à l’échelle de l’enfant, joyeux et sécurisé © Les Nouvelles Crèches

L‘ouverture

L’ouverture justement : c’est la deuxième de nos valeurs clé. Nos équipes sont formées pour faire confiance aux enfants, ne pas projeter leurs inquiétudes sur lui mais au contraire l’entourer avec bienveillance pour lui donner envie de révéler sa personnalité et de s’intégrer au sein du groupe. Nos ateliers, nos activités, son toujours proposés mais jamais imposés : nous restons ouverts aux goûts, au rythme et aux envies des enfants.
Quasiment chaque jour, nous proposons des sorties pour profiter de la vie du quartier : en poussette, en porte-bébé, en marchant… il est essentiel de confronter les enfants au monde extérieur et les sorties sont toujours actives. On échange avec eux sur ce qu’ils perçoivent, sur ce que leur disent leur cinq sens, quand nous arpentons les rayons du marché, jouons au parc ou allons acheter du pain chez le boulanger.

Le plaisir

C’est le moteur de tout ! Les enfants ont une curiosité naturelle qu’il nous importe de cultiver. C’est aussi pour cela que nous n’imposons pas les activités : cela doit rester une source de plaisir pour nos petits pensionnaires. En favorisant aussi sa prise d’initiative personnelle, nous incitons l’enfant à être acteur de sa journée. Pour nous, c’est synonyme d’estime de soi, de confiance en soi, de fierté… et donc de plaisir.

Nous conjuguons ces trois valeurs au quotidien autour d’un objectif pour l’enfant : favoriser son autonomie, et par là, sa confiance en lui et son épanouissement.

3. Au quotidien, comment cela se traduit-il pour les enfants ?

Nous respectons le rythme individuel de chaque enfant. Pour les bébés notamment, il n’y a pas de journée type : nous donnons autant de biberons et proposons autant de siestes que nécessaire à chacun. Tout est personnalisé, de façon à pouvoir consacrer un temps suffisant aux soins et à la construction d’une relation et d’un attachement privilégiés avec les plus petits.

Dès que les enfants ne font plus qu’une seule sieste par jour, la journée s’organise autour de repères réguliers (l’arrivée, le repas, la sieste, le goûter, le départ) et de moments de liberté complètement modulables. Bien-sûr, le suivi individuel reste la règle : si un enfant en éprouve le besoin, nous lui proposerons par exemple d’autres temps de repos.

Une journée dans nos micro-crèches :

La quête de l’autonomie se fait par la transmission des bons gestes et par l’encouragement des enfants à être pleinement acteurs de chaque moment.
Ainsi, dès que l’enfant est en mesure de s’installer sur une chaise haute pour les repas, nous utilisons le système des doubles cuillères, pour qu’il acquière le bon geste et ne soit pas simplement passif lors de ce moment. Dans le même ordre d’idée, nous confions des gobelets ou des verres aux enfants sans passer par un gobelet à bec avec des anses : l’idée est de ne pas apprendre un geste qui devra être abandonné par la suite.
Toujours autour de l’exemple des repas, le déjeuner des plus grands est organisé autour d’un self-service avec plusieurs propositions. Sous la supervision de l’équipe, chaque enfant se lève à tour de rôle, rempli son plateau, se ressert éventuellement, puis le vide et le range.

Le self : les plus grands apprennent à se servir mais aussi à ranger après avoir terminé leur repas © Les Nouvelles crèches

Le même principe s’applique au temps du sommeil, avec des lits évolutifs qui permettent aux plus grands de se coucher et de se lever à leur rythme, sans l’intervention indispensable d’un adulte, ou pour les jeux, qui sont accessibles et rangés toujours aux mêmes places pour que l’enfant puisse les utiliser (et les remettre au bon endroit !) sans avoir à demander systématiquement de l’aide.

A retenir :
• les activités sont proposées, par imposées
• nous aidons à acquérir directement les bons gestes
• l’enfant est incité à être acteur de son quotidien : sieste, change, repas, sorties, activités…
• nous sommes là pour parler avec lui, répondre à sa curiosité, expliquer les choses

4. Quelle place pour les parents ?

Pour que tout se passe bien, le plaisir, l’ouverture et le sentiment de sécurité doivent aussi se trouver du côté des parents et de nos accueillants. Nous savons qu’il est parfois difficile de se séparer de son enfant pour reprendre son travail. C’est pourquoi nous ne coupons jamais le lien : notre mission s’inscrit dans la continuité de ce qui se passe chez vous et nous sommes disponibles pour échanger avec vous lors de l’accueil du matin aussi bien qu’après la journée à la crèche. Nous organisons des événements tout au long de l’année pour rassembler équipe, parents et enfants à la crèche pour des fêtes, des anniversaires, des réunions d’information ou simplement pour boire un café ensemble. L’application Kiddiz nous permet de partager avec vous le quotidien de la crèche à travers le programme de la journée, des photos de ce qui se passe… Pour que vous parents soyez aussi partis prenants de notre projet d’accueil !

Découvrez nos micro-crèches plus en détail

Pour aller plus loin – bibliographie :

Loczy ou le maternage insolite – Myriam David, Geneviève Appell – Editions Erès

Demain l’école – documentaire de Frédéric Castaignède – Arte France, Effervescence Doc, 2018